SARL Gascogne Aquaculture
SARL Gascogne Aquaculture
Lieu-dit Saubolle
32300 Idrac-Respaillès
France
création de l'entreprise Gascogne Aquaculture dans le Gers.
Expérimentation avec succés pour la première fois en Europe de l'élevage de la crevette tropciale d'eau douce (Macrobachium rosenberggi) en bassins extérieurs. Les essais culinaires avec chefs gersois sont très prometteurs.
Inauguration du site aquacole agrandi pour production sur 1,5 ha de bassins de crevettes tropicales d'eau douce.
L'agriculture, et plus particulièrement l'élevage (je suis crevetticulteur), donne du sens à mon quotidien. Vétérinaire de formation, j'ai travaillé pour de nombreuses organisations, dont l'Etat, souvent pour conseiller des professionnels de l'élevage. J'ai finalement compris que je préférais être moi-même éleveur pour réaliser une production qui correspondait à mes exigences éthiques, souvent les mêmes que celle des consommateurs.
Ces exigences sont : un produit naturel et sain, des animaux en bonne santé grâce à des pratiques d'élevage en accord avec les besoins de l'espèce, des pratiques respectueuses de l'environnement, une production destinée à une consommation locale en circuit court et garantissant le maintien du lien social dans les zones rurales.
Formé à l'Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, j'ai d'abord beaucoup voyagé, notamment en Ethiopie (10 ans) où j'ai étudié des pratiques d'élevage extensif en milieu traditionnel non industrialisé. De retour en France, j'ai travaillé pour l'État (services vétérinaires) dans le Gers. Mon travail très bureaucratique manquait de temps en plein air. J'y ai pris conscience des méfaits de l'industrialisation de l'élevage en France, tant au niveau de la santé animale (bien-être animal, maladies provoquées par l'intensification de l'élevage), de la santé de l'environnement (coût énergétique, bilan carbone des filières, pollutions diverses) et de la santé humaine (par la consommation massive d'aliments transformés, importés, contenant des contaminants divers...).
La crevette est apparue comme un produit symbolisant les défauts de l’industrialisation des productions animales : importée à plus de 99 %, jamais fraîche (congelée...), contenant des allergènes (sulfites), elle est produite selon un système de production destructeur pour l'environnement dans des pays lointains. Il fallait agir : je me suis lancé dans l'aventure de la production d'une nouvelle espèce de crevette en Europe : Macrobrachium rosenbergii, avec des pratiques vertueuses permettant de lever les défauts majeurs des productions classiques de crevettes importées.
Mon exploitation est située à Idrac-Respailès dans le sud du Gers (Astarac). Elle est constituée de 3 bassins d'élevage semi-extensif de crevettes d'eau douce, chacun mesurant 5000 m² (soit 1,5 ha de bassins en production). Le mode de production est essentiellement basé sur la productivité naturelle des bassins et pour cela la densité d'élevage est très faible, seulement 3 ou 4 crevettes / m² (soit 100 fois moins qu'en élevage intensif !). Ceci permet aux crevettes de se nourrir des petits invertébrés qu'elles trouvent dans l'étang et de grandir suffisamment pour atteindre une taille intéressante à sa commercialisation (environ 30 grammes / crevette). La production est saisonnière, l'été seulement quand les températures chaudes permettent sa croissance (c'est une espèce tropicale), la récolte est en septembre et octobre. C'est une production vertueuse n'utilisant que peu de ressources naturelles : pas de prélèvements d'eau, peu d'utilisation énergie (nourrissage manuel), alimentation végétale.
Il s'agit d'un nouveau produit sur le territoire, mais la crevette étant largement consommée dans le Gers comme partout en France (en moyenne 2 kg / habitant par an), pourquoi ne pas la produire localement avec le goût du terroir ? Ainsi, la crevette produite ici (marque déposée "Gambas d'Ici") a un goût très subtil, il s'agit d'un produit naturel, non transformé, sa chair est croquante et elle a le goût du crustacé frais : elle est vendue vivante en bord de bassin !
- Atout 1 : Appropriation localement (en France !) de la technique d'élevage d'un produit très consommé (parmi le top 10 des aliments préférés des Français) et quasi-systématiquement importé
- Atout 2 : Proposer une alternative pour les consommateurs à la crevette importée
- Atout 3 : Une bonne éthique de production avec une faible densité d'élevage en système semi-extensif : aucune pollution, faibles intrants
- Atout 4 : Le produit est excellent au niveau organoleptique, ce qui pourrait être le premier atout !
- Atout 5 : Création de lien social ; la production est écoulée sur site de production ce qui donne l'occasion de rencontrer le producteur, et les voisins...
- Atout 6 : Approche pédagogique : le producteur explique la démarche et la méthode de production.
- Atout 7 : Suivi et capitalisation scientifique : l'élevage est suivi par l'INRA et un manuel d'élevage est en cours d'écriture, l'objectif étant la diffusion des bonnes pratiques d'élevage de crevettes en France !
Mon savoir-faire est la maîtrise complète du cycle de production d'une espèce de crevette en eau douce nouvelle en France. Ce savoir-faire est unique, car je suis actuellement le seul producteur français (et européen), hors départements d'outremer. Ce savoir-faite inclus : la mise au point d'infrastructure de production de crevettes d'eau douce, l'adaptation d'une production tropicale en zone tempérée dans un contexte de réchauffement climatique, la maîtrise du cycle de reproduction de l'espèce. Pour perpétuer la production, j'ai en effet travaillé sur la reproduction de l'espèce et j'ai mis en place une écloserie sur place. Ainsi, je suis capable de produire mes propres larves. 100 % des crevettes produites en 2019 sont nées ici !
Ce produit bénéficie d'un rapport privilégié avec le terroir : les crevettes sont nées dans le Gers (écloserie sur place), elles sont élevées et sont consommées dans le Gers. Le cycle production-consommation est donc entièrement sur le territoire ! En effet, le seul circuit de commercialisation est le circuit court local, en vivant : soit en vente directe aux consommateurs (sur site), soit en vente à des restaurateurs de proximité (en particulier aux restaurants du réseau "Tables du Gers"), fraîcheur oblige !
Et pour aller plus loin dans la mise en avant du terroir, il est prévu dès 2020 de produire ces crevettes avec de l'aliment uniquement local (sous-produits de l'agriculture : tournesol, maïs...). La crevette "gambas d'ici" peut se cuisiner très simplement : à la plancha avec de l'huile d'olive, sans rien ajouter (pas d'épices). Nous vendons un goût unique, celui des crevettes produites ici dans nos étangs.