Hostellerie de la Pointe Saint Mathieu
Hostellerie de la Pointe Saint Mathieu
7 Place Saint Tanguy
29217 Plougonvelin
France
Arrivée en France
Entrée à l'Institut Paul Bocuse
Début à l'Hostellerie de la pointe saint Mathieu
Je suis née à Taichung (Taiwan) dans une famille d’épicurien. Mon enfance a été rythmée par les odeurs de bouillons, de nouilles et d’iode de ma mère et de ma grand-mère. Le plaisir que me procurent les repas en famille et les grands bols de soupe à la sortie de l’école, n’était comparable à aucun autre plaisir de la vie. Le repas familial était toujours, bon, simple et généreux.
Mon père étant médecin obstétricien, il s’est toujours investi à 200 % dans son travail (la détermination et le goût du travail bien fait me viennent de lui). Avec mes frères, nous ne le voyions que pour les dîners qu’il ne ratait jamais. Un temps, j’ai voulu, comme lui, me lancer dans la médecine pour être au service des gens en les soignant, mais l’appel de la cuisine a été plus fort.
Pour moi, c’est une façon de soigner les gens, en soignant leurs papilles, on soigne leur moral. À 15 ans, j’étais sûre de moi, je voulais être cuisinière.
Perfectionniste, j’ai donc pris la décision de l’excellence en allant, là ou la cuisine est la meilleure au monde… En France !
Deux jours après mes 18 ans, je prenais un vol pour Tours au centre de la France.
L’expérience et la découverte du patrimoine gastronomique français s'ouvraient à moi.
J’ai débuté par un apprentissage du français et par la découverte des saveurs occidentales à Tours durant deux années. Puis j’ai commencé la cuisine à l’institut Paul Bocuse à Lyon le 12 octobre 2008. Cette expérience fut l'une des plus belles de ma vie. Je côtoyais des passionnés tout au long de mes journées. De plus, elle m’a conduite vers des stages comme avec Laurent Bouvier à Limonest, ou encore à Shanghai avec le groupe Bocuse durant l’exposition universelle de 2010 ou bien encore à l’Hôtel Le Meurice à Paris avec Yannick Alléno.
À la suite de mes études, mes papiers ne me permettant pas de continuer en France, je suis retournée sur mes terres natales, à Taipei, pour l’ouverture du STAY de Yannick Alléno. Grace à mon niveau d’étude et de cuisine, j’ai davantage assisté mon chef dans la recherche de producteurs, dans de nouvelles recettes alliant le terroir français et taïwanais. Cette expérience fut très enrichissante. Après deux ans à ses côtés, c’est encore une fois vers un grand chef français installé à Taiwan que je me suis tournée : Joel Robuchon dans son atelier qui venait d’ouvrir 5 ans auparavant. J'y ai appris les cuissons à la plancha et bien évidement la purée Robuchon.
En 2015, j’ai eu l’opportunité de revenir en France travailler à l’Hostellerie de la Pointe Saint Mathieu avec ma grande amie Nolwenn Corre qui reprenait cette même année l’affaire de ses parents. En 2016, nous avons fait l’ouverture du Bistrot 1954 où j’officiais en tant que cheffe de cuisine.
La pointe finistérienne ou j’officie est un peu comme l’île où j’ai grandi, bercée par la mer et les vents, dotée d’une terre fertile, nous offrant tout un panel de produits extraordinaires.
La qualité des produits environnants et l’iode me donnent, chaque jour, une énergie nouvelle pour créer de nouveaux mélanges. L’environnement et la nature qui m’entourent sont des points essentiels à mon bien-être. Il n’y a pas de meilleur endroit que la pointe finistérienne à mon goût. C’est pour cela que j’ai posé mes valises à Plougonvelin ou j’ai acquis une maison avec mon fiancé. Un jour ensemble, nous aurons sûrement des petits Bretons aux yeux en forme d’amande.
Actuellement je travaille au côté de Nolwenn Corre à l’Hostellerie de la pointe Saint Mathieu au bout du Finistère. La maison a ouvert ses portes en 1954 avec Francine et Emile, j’ai eu la chance de bien connaître Francine, puis le restaurant a été repris par Brigitte et Philippe Corre. Ici, c’est une vraie histoire de famille. J’ai trouvé ma famille française à leurs côtés, je me sens vraiment comme un membre à part entière de la famille Corre.
Au cœur d’une belle maison du XIVe siècle, bâtie autour de l’escalier et de la cheminée monumentale, le restaurant a une atmosphère subtile alliant vieilles pierres, voûtes et décorations contemporaines.
Coté créativité et service, nous nous sommes donnés deux lignes directives :
- « L’esprit familial » : nous souhaitons que le client se sente comme chez lui, de l’accueil au départ. Nous essayons d’être le plus chaleureux et accueillant possible.
- « La ballade finistérienne » : dans l’assiette, nous voulons offrir aux clients une expérience bretonne, en leur faisant découvrir le meilleur de la pointe. Pour cela, nous travaillons main dans la main avec les pêcheurs, les agriculteurs, les apiculteurs… qui nous entourent en sélectionnant de beaux et bons produits que nous respectons et sublimons au maximum.
La mer, l’iode et les souvenirs olfactifs sont mes vraies inspirations, les moteurs de ma créativité.
J’ai la chance d’avoir comme terrain de jeu sensoriel deux cultures bien distinctes qui se marient bien l’une avec l’autre.
Tourteau de casier, dashi parfumé aux agrumes de mon enfance.
Pigeonneaux, glacé au miel de litchi.
La fondue Taïwanaise, quand je reçois mes amis à la maison.
Ici, on dit qu’il y a 4 saisons en une journée, en cuisine c’est un peu pareil, j’ai 4 produits préférés en une journée. Chaque jour j’aime discuter et réceptionner les légumes de Jean Marc et Yvon les agriculteurs d’à côté. Les pommes de terre de François notre voisin. Les beaux tourteaux et poissons de Sébastien. Ensemble nous vivons et évoluons avec ce que les éléments nous offrent.