Création du domaine des 3B en maraîchage biologique.
Certification bio-cohérence.
Naissance de mon fils Léo le 01 janvier 2018 pour relever les défis du futur.
En juin 2011, j’ai été victime d’un grave accident de voiture, où j’ai failli perdre la vie. J’ai été arrêté 4 mois pour 17 fractures de la mâchoire.
Je travaillais à cette époque, comme responsables de culture depuis 5 ans au sein d’une exploitation arboricole de 50 hectares en agriculture conventionnelle à Sisteron. Hospitalisé, cette période d’inactivité forcée m’a permis de réfléchir à mon avenir : je décide de démissionner et de réaliser mon rêve d’enfance : créer une exploitation agricole dans mon village.
Mon grand-père m’a donné à sa mort une terre en jachère située à la sortie de mon village Entressen. Pendant un an, avec mon père, nous travaillons chaque jour pour transformer cette friche à l’abandon en une terre cultivable : le domaine des 3B. Et puis, en 2012, enfin, sous des serres d’occasion achetées à un paysan qui part à la retraite, je suis fier de vendre mes premiers légumes. Le choix de l’agriculture biologique, un mode d’une production respectueux de l’environnement et des consommateurs m’a semblé être dès le départ une évidence.
J’ai toujours souhaité depuis ma formation initiale : un bac agricole, un B.T.S agricole et une licence professionnelle en agro-alimentaire devenir agriculteur.
Je dois en grande partie cette passion à mon grand-père, réparateur de machines agricoles dans mon village et jardinier amateur qui m’emmenait avec lui avant même que je sache marcher dans sa camionnette chez ses clients en panne et dès qu’il avait du temps de libre, dans son potager. C’est à lui que je dois la terre que je cultive, la passion d’y faire pousser des légumes, et une certaine débrouillardise pour réparer mon matériel agricole, en particulier son vieux tracteur qui ne démarre qu’avec un peu de doigté et surtout beaucoup de mots doux. Ce grand père adoré m’a aussi laissé en héritage le mistral, le « maitre » en provençal. Ce vent, qui, dès la fin de ma première année d’exploitation m’a expliqué à grand coup de bourrasques que mes serres n’étaient pas bien fixées au sol. Il faut dire que je suis au milieu de la plaine de la Crau, sur des terres qui contiennent autant de pierres que de jours de grand vent. Je me souviens encore de ce jeudi 13 décembre 2012, de mes serres couchées, de mes bâches éventrées et de mes cultures perdues : sans l’aide de mes amis de Sisteron et de mes parents, je n’aurais pas relevé le défi de tout recommencer. Aujourd’hui, sous des serres solidement fixées, je cultive tous les légumes de la Provence sur deux saisons . Au printemps : aubergines, tomates, poivrons, concombres, cebette, petits pois, fèves, pommes de terre nouvelles, haricots verts et plats et des pastèques, melons, fraises …. Et à l’automne : radis, salades, fenouils, choux raves, blettes, épinards, mâche, mesclun, roquette et la Méréville notre merveilleuse pastèque à confiture …
Mon exploitation se situe à Entressen, sur la commune d 'Istres. Elle s’étends sur deux hectares et demi dans la Crau humide, entourée d’une chênaie centenaire, au bord d’un étang, protégée par Natura 2000 et dans le périmètre d’un monument historique : la tour de la reine Jeanne. Elle se divise en trois parties égales : un tiers du terrain est réservé aux cultures maraichères, un autre tiers demeure volontairement non exploité pour être une zone de refuge pour la faune endémique et qui me sert de réserve pour mes auxiliaires de culture. Enfin, un dernier tiers est destiné à accueillir mon futur projet d’agroforesterie : une plantation d’arbres fruitiers au pieds desquels pousseront des légumes qui viendront fournir à mes clients plus de choix et de variétés.
J’ai aujourd‘hui une double certification : en plus de ma certification bio par qualité France, je compte une deuxième certification : Bio cohérence. Cette certification renforce toutes les exigences de l’agriculture biologique par une rigueur et des contraintes supplémentaires que j’accepte car elles correspondent à mon éthique, à mon engagement pour une vision d’une agriculture moderne respectueuse de la nature, des consommateurs et des agriculteurs eux-mêmes.
Pour respecter les besoins spécifiques de chaque légume, j’ai choisi trois modes de cultures différents : le plein champ, le plein champ amélioré sous serre filet et la culture sous serre froide qui me permettent de produire sur deux saisons le printemps et l’automne beaucoup plus de variétés de légumes. Avec mon point de vente directe, j’offre aux habitants de mon village et des alentours la saveur de mes légumes du terroir Mon site internet www.ledomainedes3b.fr permet à mes clients de commander leur panier. Ma grande fierté : fournir les cantines des collèges et des lycées de ma ville ! J’organise régulièrement des ateliers de jardinage sur mon exploitation avec les enfants pour transmettre à mon tour mon savoir-faire comme mon grand-père l’a fait avec moi. Ces ateliers me permettent d’expliquer mon métier en toute transparence et de transmettre ma passion aux enfants et aux adultes qui les accompagnent. Je leur propose un parcours découvertes avec différents nichoirs à oiseaux insectivores (mésange, rouge queue, rouge gorge), abris à insectes prédateurs (coccinelles, chrysopes, punaises) et enfin refuges à des petits animaux (crapaud, hérisson, chauvesouris) tous auxiliaires de cultures car tous grands consommateurs de ravageurs de nos cultures.
Ma devise est de travailler avec la nature et non contre elle. Avec humilité, je suis à l’écoute de mes plantes pour leur éviter la faim, la soif, le froid, le chaud, le vent, le stress. Soucieux de leur confort, je mets cote à cote des plantes amies pour qu’elles puissent pousser en harmonie. A les côtoyer si souvent, parfois, il me semble qu’elles me parlent…
J’ai appris à travailler essentiellement avec des insectes et des araignées prédatrices de pucerons ou des pollinisateurs comme les abeilles et les bourdons que j’introduis dans mes cultures quand je pense que mes plantes en ont besoin.
Respecter les ressources en eau en utilisant des techniques d’arrosage économes, semer des engrais verts pour protéger la terre entre deux cultures afin de ne jamais la laisser à nue bruler par le soleil, nourrir la terre régulièrement avec le fumier de mes voisins éleveurs de moutons mérinos, tout cela participe au grand respect que je dois à ce bout de terre sur lequel je vis aujourd’hui et sur lequel mon fils Léo pourra à son tour grandir.
Mes légumes et mes fruits ont poussé en respectant les saisons, l’environnement. Ils sont gorgés de soleil, exempt de pesticides et contenant grâce au fumier qui les a aidés à pousser tous les minéraux, oligo éléments et vitamines nécessaires pour conserver une bonne santé aux personnes qui les mangeront. Ils seront bientôt estampillé « P de Provence » pour faire rayonner mon terroir dans l’Hexagone. En ayant la chance de tenir un point de vente, je peux expliquer en direct à mes clients la meilleure façon de conserver mes légumes, de les consommer, en leur fournissant l’histoire des légumes, mais aussi astuces, conseils et recettes de cuisine adaptées et si possibles originales, aidé en cela par mon site internet. Je leur apprends aussi la cuisine des épluchures pour les utiliser jusqu’au trognon, sans gaspillage servant ainsi mon combat de toujours contre le gaspillage alimentaire. A l’avenir, j’envisage de créer un accueil à la ferme pour être encore plus prêt de ma clientèle et la recevoir chez moi, et mettre en place prochainement une pépinière qui me permettra à partir de la graine d’être responsable de ma production de A à Z. Enfin, pour répondre à la question que vous vous posez depuis que vous lisez cette présentation, pourquoi le domaine des 3B ? pour essayer de produire des légumes Beaux, Bons et Biologiques comme les 3B.