Amélie GLOAGUEN / Givri Feunteun Wenn
Amélie GLOAGUEN / Givri Feunteun Wenn
Feunteun Wenn
29470 PLOUGASTELL
France
Premier stage en chèvrerie
Arrivée des 4 premières chèvres
Création de la ferme, installation officielle en agriculture
25 chèvres et 3 vaches sur la ferme
Création de la fromagerie
J'ai grandi dans un lycée agricole, mon père en était le vacher. Je compte également quelques paysans parmi mes oncles et tantes et c'est le métier qu'ont exercé mes grands parents. J'ai passé beaucoup de temps dans les fermes durant mon enfance. Je crois avoir toujours gardé dans un coin de ma tête que je créerai ma ferme un jour. Pour le lien avec la terre, ses rythmes, ses saisons, la météo mais aussi pour le lien avec les animaux, leur contact et encore pour la nourriture : manger et produire une nourriture qui répond à mes convictions : le respect des humains, des animaux, de la terre en général.
J'ai un parcours classique qui m'a mené d'un bac S à de la biologie, de l'écologie, pour finir par un master en aménagement du territoire. J'ai pratiqué quelques années ce pour quoi j'avais fait des études mais ai rapidement profité d'une fin de contrat pour me lancer dans le travail saisonnier agricole, avec les chèvres en tête. Oui oui des chèvres, car le fromage de chèvres est celui que je préfère! Les boulots agricoles m'ont plutôt menée vers du maraichage et de la cueillette. J'ai donc provoqué la rencontre en réalisant des stages dans des chèvreries. J'ai ensuite commencé à me constituer un troupeau à partir de 4 chèvres qui m'avaient été offertes à l'issue d'un stage. 4 chèvres en 2018, 25 en 2024! Depuis je pratique, je fromage à la maison, je suis des formations pour les paysan.es et les fromager.es afin de parfaire ma pratique. Je suis officiellement installée depuis octobre 2023.
La ferme est située à Plougastel daoulas dans le finistère. La commune n'a pas connu de remembrement et possède un joli maillage bocager qui offre aux animaux d'élevage un abri contre le vent et la pluie mais aussi une ombre bienvenue lors de forte chaleur. Je produis en agriculture biologique. J'élève un troupeau de chèvres des fossés, une race reconnue à faible effectif, originaire du grand ouest de la france. La race locale donc. Les jeunes de l'année sont élevés sous les mères et leur viande vendue en colis ou transformée en pâté ou chipolatas. Mes fromages sont réalisés à base de ferments naturels, pour une variété de saveurs liée au territoire de la ferme, et différente dans chaque ferme.
D'ici peu trois vaches viendront rejoindre les chèvres, pour produire des yaourts. Les vaches sont de race canadienne, une race également reconnue à faible effectif et disposant d'un programme de soutien. Elles produisent un lait particulièrement riche en matières grasses qui forme une belle croûte de crème à la surface des yaourts.
L'ensemble des animaux sont nourris 100% à l'herbe, et sortent au champs toute l'année.
Les différents produits seront (oui car c'est ma première année) vendus en magasins de producteurs, en AMAP, sur les marchés et à la ferme.
Ma fromagerie est en cours d'aménagement, en l'espérant fonctionnelle pour la fin du printemps. Elle est installée dans un container maritime (mais sur la terre ferme, hein!) et sera équipée de panneaux photovoltaïques qui permettront de produire l'énergie qu'elle va consommer.
- l'élevage d'animaux de races à faibles effectifs et / ou locales : participe à la conservation de races anciennes délaissées par l'agriculture intensive et menacées de disparition et participe donc à conserver une variété dans les patrimoines génétiques des animaux d'élevage.
- la valorisation et transformation de la viande des jeunes : pour une diversification des produits de ma ferme et pour le plaisir de voir grandir les veaux et les chevreaux dans mes champs, avec leurs mères.
- des animaux nourris à l'herbe uniquement, : c'est à dire soit du pâturage, soit du foin. Les interventions sur les parcelles, qui sont majoritairement des friches ou des prairies naturelles permanentes, sont donc quasiment inexistantes ce qui me permet une meilleure autonomie financière : pas d'achat de semence, ni d'intrant, ni d'aliment supplémentaire pour mes animaux. Cela implique également moins d'utilisation d'engins agricoles (je n'ai pas à retourner et préparer le sol, semer ou récolter, seulement assurer la coupe annuelle du foin et sa récolte) et donc une empreinte carbone limitée.
- un élevage de petite taille : 3 vaches et 25 chèvres (jusqu'à 45 maximum), je table sur la variété des produits, la variété des tâches et la volonté d'éviter les problèmes liés à la concentration des animaux : parasitisme, coups de cornes ... Je veux donc rester dans des effectifs réduits pour chaque troupeau.
- le fromage de chèvres : même si l'élevage de la chèvre se développe dans la région, c'est toujours le fromage de vaches que l'on trouve le plus sur les différents étals. Alors, c'est toujours un étal de plus à proposer de la diversité !
- l'utilisation de ferments naturels pour la réalisation des fromages : je me refuse à acheter des sachets de ferments commerciaux pour la réalisation de mes fromages. Je veux un fromage vivant, forgé par l'écosystème de ma ferme, les bactéries vivant sur mes pâtures, les mamelles de mes chèvres et dans la chèvrerie. Cela donne du caractère au fromage, il est unique et spécifique à chaque ferme! Mon but est de pouvoir arriver au même résultat pour les yaourts, l'expérimentation est en cours.. en lien avec un groupe d'éleveur.euses fromager.es adhérent.es du CIVAM 29.
- ma présence dans les différents canaux de vente directe : La vente directe c'est le lien avec les consommateur.ices, on peut alors échanger avec elleux sur notre façon de travailler, nos difficultés, nos spécificités et sensibiliser à des modes de production respectueux
J'aime expérimenter, tester, échanger avec les copain.es fromagèr.es, goûter. Pour cela, je lis pas mal et je participe à des journées "fromage" avec le civam, je m'inspire de visites et j'essaie d'imaginer cela chez moi. C'est beaucoup de débrouille : mes premiers fromages étaient réalisés chez moi, dans mon mobilhome, entre ma cuisine et ma chambre. Ils s'égouttaient dans une glacière et s'affinaient dans des frigos programmés entre 0 et 1. Et ça marchait bien!
La Bretagne n'est pas un terroir de fromage historique. La culture du fromage y est une affaire récente, aussi tout est à créer!
Pour le moment, mon étal se compose de bûches et crottins frais, demi frais ou affinés fondants, natures ou cendrés, mais aussi de fromages blancs et de râpé de chèvre.
Mais cela ne me satisfera pas ! Dans les tests que j'ai programmés : la mozzarella de chèvre, le fromage à raclette mixte (vache et chèvre) et le bleu de chèvre.
En ce qui concerne les yaourts, comme je reprends une activité existante, je démarre sur les mêmes bases : nature et vanille, les "classiques". Et les prochains : yaourt à la menthe et yaourt au sarrasin. hmmm
Et maintenant qu'il est prévu que j'aie des vaches, je vais devoir me mettre au gros lait, la spécialité locale qui s'apparente à du fromage.