J’ai été dix ans salarié dans le tertiaire, jusqu’à éprouver le besoin de m’investir dans une activité qui aurait pour moi plus de sens et des actions concrètes, en lien avec mes valeurs.
Par ailleurs, je suis fils et petit-fils d’agriculteur: le monde agricole et sa culture font partie de mon ADN. Ainsi, quand mon père, installé depuis 40 ans en poly-culture-élevage a pris sa retraite, cela a été une évidence: j’allais reprendre ses terres, les convertir en bio et les cultiver pour l’alimentation humaine et fourragère.
Dès le départ, j’ai su qu’il me faudrait adopter un double positionnement pour que l’aventure soit viable. Ainsi, je propose des produits bruts et des produits transformés, sur des circuits longs et des circuits courts.
A l’aise avec les chiffres et les logiques mathématiques, je me suis d’abord tourné vers des études de gestion. J’ai d’abord obtenu un diplôme en Gestion et finances puis en Economie Sociale et Solidaire. Ma vie active a démarré dans les Côtes d’Armor dans le para-agricole au sein d’une association menant des actions solidaires avec les agriculteurs en difficulté. Après quelques années j’ai eu envie de voyager: je suis donc parti en Inde pendant deux ans, me rendant utile auprès de différentes ONG.
A mon retour en France j’ai trouvé un emploi dans l’ESS.
Mon retour à la terre s’est fait en 2021. J’avais beau avoir grandi dans une ferme, je n’avais pas de diplôme agricole. J’ai donc commencé par préparer un BPREA tout en m'attelant à mon projet de reconversion. Pour cela, je suis allé rencontrer différents acteurs du territoire comme des agriculteurs mais aussi les partenaires techniques (Chambre d’agriculture, Groupement des agriculteurs bio…..).
En 2021, je me suis donc installé sur 65 ha dans la commune de Pleyben. La conversion vers l’agriculture bio a été concomitante.
A mon installation, j’ai implanté des prairies temporaires dans le but de laisser ma terre « se reposer », et de casser le système de rotation précédent.
Petit à petit, j’ai commencé à cultiver les parcelles avec la mise en place d’un assolement diversifié. On y trouve du chanvre, du blé noir, du lin, du blé, des mélanges céréaliers, du colza, du pois…..
Pour l’heure, je transforme exclusivement le chanvre et le distribue en circuit court (vente directe, marchés et salons), via des magasins spécialisés, et des restaurateurs.
La transformation se fait dans un atelier dédié ou je presse les graines de chanvre et produit de la farine.
Une partie de mes autres productions est vendue à des éleveurs locaux pour leurs besoins en alimentation animale, à des transformateurs notamment des meuniers pour leur production de farine. Le reste est collecté et vendu à des coopératives et à des acheteurs privés.
- elle propose un modèle de production et de commercialisation diversifié
- elle produit des aliments dans une démarche respectueuse de l'environnement
- elle valorise des cultures adaptées à notre terroir et historique de notre région, notamment le chanvre, le blé noir, le lin
Pour mes produits transformés à base de graines de chanvre, je réalise l’ensemble des opérations. Ainsi, je cultive le chanvre, le sèche, le trie, le transforme, le conditionne et le vend.
La culture nécessite une attention particulière notamment au stade de maturité : une graine trop mature ne possédera pas les mêmes vertus.
La transformation nécessite également d’être vigilant à la bonne conservation des éléments nutritionnels de l’huile et de la farine. Ainsi, j’ai mis en place un process permettant d’identifier au mieux les stades d’opérations.
En effet, les produits à base de graines de chanvre sont connus et reconnus pour leurs propriétés nutritionnelles. Et une large partie de ma clientèle recherche ces qualités.
Aujourd’hui je propose de l’huile de chanvre, riche en oméga 3 et 6, en vitamines et possédant un goût apprécié par les gourmets. Au-delà des ventes aux particuliers, je la propose à des restaurateurs en recherche de nouvelles sensations gustatives.
La farine de chanvre est sans gluten, riche en protéines et en fibres. Je la propose à quelques boulangeries, crêperies et restaurants.
Le chanvre est une culture historique en Bretagne et notamment pour sa fibre. Ainsi, elle était très utilisée dans le secteur maritime. Son intérêt dans l’alimentation humaine est moins connu, mais depuis quelques années, ses vertus font de plus en plus parler de lui.
Le chanvre est une plante qui s’adapte partout mais le terroir breton lui convient particulièrement. Culture peu gourmande en eau ou en engrais, le chanvre pousse vite et ne nécessite pas de désherbage. Sa biomasse est conséquente et est un véritable puits à carbone.
Bref, une culture incroyable !
