La Ferme Saint-Paul
La Ferme Saint-Paul
4, route de Lorleau
27480 Lyons-la-Forêt
France
Arrêt du travail du sol, semis directs sous couvert végétal (Agriculture de Conservation)
Conversion en Agriculture Biologique
Installation sur l'exploitation familiale avec mes parents en juin.
arrêts des cultures, passage 100% herbe, acuponcture pour soigner les animaux / Septembre 2019 : certification AB
Je suis intéressé par le métier d'agriculteur et plus particulièrement celui d'éleveur laitier depuis ma plus tendre enfance. En effet, mes parents, grand-parents sont de grands passionnés qui m'ont transmis cette envie.
J'ai toujours suivi mes parents sur l'exploitation, c'est ce qui m'a donné envie de suivre un parcours scolaire agricole :
- BEPA CPA
- Bac Pro CGEA au Lycée Agricole de Brémontier Merval
- BTS ACSE en alternance à la MFR de Coqueréaumont
J'ai ensuite travaillé sur l'exploitation familiale durant 5 ans avant de m'installer avec mes parents en juin 2018.
C’est une exploitation familiale, en effet, je suis la 4e génération. Nous cultivons 111 ha, dont la totalité est en prairies, cela nous permet de limiter au maximum l’apport de concentré ou de céréales, mais également de faire pâturer nos animaux plus de 300 jours par an. Nous avons 90 vaches laitières, 70 brebis allaitantes et des vaches Higlands Cattles en pension pour entretenir les marais.
Depuis septembre 2017, nous sommes en conversion en agriculture biologique, nous serons certifiés AB en septembre 2019.
À titre amateur, nous pratiquons l'apiculture, nous avons 8 ruches qui nous donnent un miel d'exception.
Pour optimiser au maximum l'herbe, nous croisons nos vaches Prim'holstein avec des races plus rustiques et avec des capacités fromagères supérieures. (Normande, Jersiaise, Brune des Alpes et Montbéliarde.). Nous envisageons également d’incorporer de La Froment du Léon, race rustique et qui a un effectif national très réduit (autour de 400 femelles).
Nos ovins, de race Suffolk sont très rustiques. En effet, ils passent 10 mois de l'année dehors à entretenir le paysage, tout en fertilisant nos prairies inaccessibles en tracteur. Pour avoir des animaux toujours plus rustiques, améliorer le côté maternel des brebis nous allons acheter deux béliers de races Roussin de la Hague.
L'exploitation a un parcellaire très regroupé, ce qui nous permet d'avoir un accès conséquent aux prairies de 40 ha pour nos vaches laitières. Pour optimiser la pousse de l’herbe sans apporter d’intrants, nous avons mis en place la technique du pâturage tournant dynamique qui consiste à mettre des petites parcelles tous les jours. Cette technique permet à l’herbe de ne pas être agressés, de ne pas puiser dans ses ressources et donc de repousser plus rapidement.
Les brebis nous permettent de fertiliser les parcelles où l'accès avec les tracteurs y est impossible.
Après 15 ans de semis direct sous couvert, nous avons décidé d’arrêter la production de céréales pour y implanter de la prairie à la place. Nous aurons toujours les mêmes bénéfices (limiter l’érosion, capter du carbone, favoriser la biodiversité). L’avantage d’avoir tout en herbe, c’est que tous nos animaux (génisses et moutons) pourront pâturer partout lorsque l’herbe commencera à manquer en été. Cela nous évitera de leur donner les stocks prévus pour l’hiver.
Nos prairies sont composées de plus de 65 % de légumineuses, plantes qui captent l’azote de l’aire ( trèfles blancs, violets, luzerne, lotier). Ce sont des plantes qui ont un pollen et nectar très apprécié de nos butineuses.
Depuis 2016, nous pratiquons les pâturages tournant dynamique pour nos vaches laitières, nos génisses et nos ovins. Cette technique nous a permis sans apport d’intrants d’augmenter de près de 40% le rendement à l’hectare de nos prairies. Mais elle a également permis d’avoir des animaux avec une meilleure croissance et beaucoup plus calme.
Comme nous les changeons tous les jours, elles ont l’habitude à notre présence.
Après de longues réflexions, nous avons décidé de supprimer tous aliments fermentés (ensilage, enrubannage) dans l’alimentation de nos animaux. Pour cela, un bâtiment de séchage en grange est en construction et devrait être mis en service en septembre 2019.
Le principe, est de rentrer de l’herbe « jeune » (riche en valeur alimentaire), dans le bâtiment à l’aide du griffe suspendu au plafond. Le foin est posé sur des caillebotis, l’air chaud qui passe sous la toiture est ensuite envoyé sous le tas de foin. Ce procédé permet de faire du foin quand le temps est incertain, de garder les minéraux et oligo-éléments présents dans l’herbe (le foin n’est pas brûlé par le soleil).
Nous avons le projet de transformer une partie de notre production laitière, ils nous semblaient très important de travailler sur la qualité de l’alimentation de nos animaux avant de franchir le pas.
Pour le moment, nous ne transformons pas notre lait. Dans un avenir proche, nous souhaiterions faire des yaourts, crème, beurre. Cette nouvelle activité permettra à mon épouse de revenir sur l’exploitation.
Néanmoins, il est possible de venir à l’heure de la traite pour acheter du lait cru produit en grande partie à base d’herbe pâturée.